De la yourte à la ville démontable ?

De la yourte à la ville démontable ?

La Yourte : architecture démontable & quintessence du Low-Tech

Le modèle emblématique de l’architecture démontable à travers le monde est sans aucun doute la yourte traditionnelle mongole ou «ger». L’habitat traditionnel des nomades des steppes asiatiques constitue, par sa sophistication, une architecture démontable performante qui a traversé les siècles et s’est adaptée. Elle s’est perfectionnée pour constituer un mode d’habiter très ancré dans la culture des Mongols et encore très fréquent aujourd’hui, qu’ils soient nomades ou sédentaires.

Les conditions de vie très rudes dans les steppes, aussi bien pour les hommes que pour les troupeaux, avec de fortes et brusques variations météorologiques ainsi qu’une terre peu fertile aux pâturages rares, obligent ces peuples nomades à déplacer leur implantation de façon fréquente et rapide.

Avec une telle exigence de mobilité, la performance de démontabilité de l’architecture est cruciale alors même qu’elle doit répondre à des contraintes climatiques extrêmes. La fiabilité du système constructif doit être sans faille de même que sa transportabilité et sa durabilité. La rapidité d’exécution des opérations de montage et de démontage est garantie par la simplicité de la conception et des techniques d’assemblage.

Dans ce contexte géographique, social et économique, le modèle d’architecture démontable de la yourte mongole, conçue à base de composants modulaires et préfabriqués, est extrêmement pertinent. C’est la raison pour laquelle le système, moyennant quelques adaptations et modernisations, a traversé les siècles sans avoir été abandonné.

La double préoccupation environnementale actuelle de raréfaction des ressources et d’impératif de réduction de nos émissions de CO2 justifie complètement de réinterroger le sujet de l’architecture modulaire et préfabriquée. Il s’agit d’en pousser désormais la réflexion jusqu’à la démontabilité des bâtiments. D’abord en vue de prolonger leur durée de vie grâce à une meilleure réversibilité au gré de changements d’usages successifs au cours de leurs cycle de vie. Puis en fin de vie des édifices, pour faciliter la réutilisation de tous ou partie de leurs composants pouvant alors servir à édifier de nouveaux bâtiments et s’exonérer de puiser de nouvelles ressources dans l’environnement.

La qualité des matériaux et la fiabilité des assemblages sont, dans cette perspective, des exigences fondamentales.

Crédit Photo : Homufu

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