Toute vraisemblance des propos qui suivent avec des situations qui pourraient avoir lieu dans le futur serait fortuitement une bonne chose
Grand Paris, 2035. C’est officiel, la nouvelle vient de tomber, aucun camion toupie à béton n’est désormais autorisé à rentrer dans les grandes métropoles. Il faut dire que la première convention citoyenne européenne pour le climat a permis de mettre en place une série de garde-fous sans précédent dans la réglementation de la construction et de l’aménagement.
La construction traditionnelle de la filière humide notamment du béton était dores et déjà très dissuadée dans l’ensemble de l’ UE par la mise en place d’une taxation coercitive sur les émissions de CO2 grâce notamment à l’émulation créée par l’entrée en vigueur de la RE2020 en France.
A Paris, depuis l’entrée en vigueur de la 2ème version du PLU bioclimatique à l’élaboration duquel ont participé des citoyens, les nouvelles constructions ex nihilo ne sont désormais plus autorisées sauf en de très rares exceptions et il en est de même pour les démolitions totales de bâtiments.
Les terrains libres sont interdits à la construction et doivent constituer des espaces oasis, de biodiversité, de perméabilisation des sols et de lutte contre les îlots de chaleur urbains. Pour leur valorisation, ces terrains peuvent être proposés à bail par leurs propriétaires en compensation d’espaces libres à usages collectifs – exigés par les règlements d’urbanisme – pour des projets immobiliers qui en seraient déficitaires.
La construction dans les villes denses n’est possible désormais que par surélévation ou extension de bâtiments sans diminution des espaces libres. Ces extensions doivent être justifiées et faire la démonstration que l’utilisation de bâtiments ou de locaux déjà existants n’est pas possible.
Chaque projet sur un bâtiment existant doit justifier de façon drastique toute démolition structurelle significative.
Les enjeux sur l’optimisation des mètres carrés est devenue telle que, en France, le régime de la déclaration préalable a été abrogé et le permis de construire exigible pour tout acte de construire à partir du premier mètre carré ou pour modifier un bâtiment existant. Le recours à l’architecte est systématiquement requis.
Toutes ces mesures draconiennes, ajoutées à la conjoncture d’envolée vertigineuse et sans précédent des prix des carburants et des énergies fossiles, des coûts de transports, des cours de certains matériaux dépendants de minerais devenus trop rares, ont permis à une multitude de secteurs de l’économie circulaire de se développer.
Notamment, les bâtiments ne sont plus autorisés à comporter plus d’un tiers de la surface de leurs parois extérieures en surface vitrée – façades et toiture comprises , sauf si il s’agit de produits de réemploi.
Les artisans et les filières sèches basées sur la préfabrication et le réemploi notamment, ont été très favorisés grâce au développement de la conception de bâtiments réversibles et démontables depuis une décennie. Nombres de bâtiments peuvent, grâce à leur réversibilité, mutualiser des fonctions ou être reconvertis facilement pour d’autres programmes.
Crédit Photo : michalhlavac204